Le Niger est l’un des pays les plus pauvres du monde. C’est un pays totalement enclavé qui s’étend sur 1 267 000 km2 dont la frontière la plus proche de la mer est à plus de 600 km du golfe de Guinée. Il est en zone subsaharienne de l’Afrique et les trois quarts (3/4) du pays sont constitués d’un désert chaud et sont situés dans la zone septentrionale du pays. Aussi, la population nigérienne, se trouve en zone rurale.
Ceux-là constituent un défi majeur auquel le pays doit faire face pour assurer son développement socio-économique. En effet, le développement d’un tel pays passe forcément par la réalisation d’infrastructures routières. Surtout les pistes rurales, qui sont d’une importance inestimable pour assurer la connectivité avec les villages et les marchés ruraux, très fréquentés par les commerçants des pays voisins (le Nigéria par exemple).
C’est dans cette optique que le Projet de Mobilité Rurale et de Connectivite (PMRC) à travers la mise en œuvre de la 2ème tranche de sa 1ère phase, réalise des pistes rurales d’environ 142,457 km, qui traversent 51 villages des régions de Dosso, Maradi et Tahoua.
Certes, le processus de réalisation et/ou réhabilitation des routes et/ou pistes rurales par le PMRC intervient dans un contexte de facilitation de la mobilité des personnes et de leurs biens, tant promis dans les politiques, plans et programmes chers aux autorités du Niger. Toutefois, cette mobilité engendre à la fois des conséquences positives (brassage inter-ethnique, facilitation d’accès aux produits importés et/ou exportés, ainsi qu’aux services sociaux de base), mais aussi des conséquences négatives, à savoir l’augmentation des incidents/accidents de la route. D’ores et déjà, le Niger occupe une place non confortable en matière de morts, blessés graves et blessés légers dus à la circulation routière.
Ces incidents et/ou accidents de la route sont perçus différemment selon qu’on soit en milieu rural ou urbain. En effet, dans la zone rurale, très souvent des conflits éclatent entre la population résidente et les véhicules en transit en cas d’accident, surtout avec mort d’homme.
Il s’agit des accidents graves en traversée des villages, dont les facteurs accidentogènes se résument entre autres :
- au non-respect par les chauffeurs de la vitesse autorisée ;
- à l’imprudence des usagers de la route (chauffeurs, motards, charretiers, piétons, etc) ;
- à la méconnaissance des règles de circulation routière par la population rurale ;
- à l’inattention/distraction des chauffeurs et des piétons ;
- Etc.
Il faut bien le dire, sur la sécurité routière des populations riveraines des villages traversés par des projets routiers, pendant longtemps, été le parent pauvre des stratégies de sécurité mises en œuvre dans les projets/programmes. Quelques contre-exemples notables ne peuvent dissimuler le fait que ce sujet n’ait été peu, pas ou mal traité dans la majorité des projets/programmes routiers.
Parmi les raisons qui ont pu conduire à cette situation, il est possible de recenser notamment le manque de budget alloué au volet ; la difficulté de montrer des résultats car l’effort doit être porté dans la durée ; les a priori de certains dirigeants : « la sensibilisation, ça ne sert à rien ».
Par ailleurs, dans le cadre de la mise en œuvre des activités de la première phase, du Projet de Mobilité Rurale et de Connectivité (PMRC), ce derniers a confié des campagnes de sensibilisation sur la sécurité routière des populations des villages traversés par les tronçons de la 1ère phase, 2ème tranche du Projet de Mobilité Rurale et de Connectivité (PMRC) à l’ONG RICO, afin de supprimer et/ou atténuer les impacts négatifs liés aux activités de construction de pistes rurales dans la zone du projet
L’objectif général de la mission de sensibilisation est de contribuer à contenir l’impact des travaux du PMRC sur la sécurité routière.
Les objectifs spécifiques sont :
- Sensibiliser la population active et jeune, des écoliers, des conducteurs des 2/3 Roues, des conducteurs des véhicules légers et des conducteurs de poids lourds des cinquante-un (51) villages traversés par les tronçons de la 1ère phase, 2ème tranche du PMRC sur les risques routiers et les bonnes pratiques pour prévenir les accidents sur lesdites routes
- Améliorer les connaissances de la population active et jeune, des écoliers, des conducteurs des 2/3 Roues, des conducteurs des véhicules légers et des conducteurs de poids lourds des cinquante-un (51) villages traversés par les tronçons de la 1ère phase, 2ème tranche du PMRC sur la signalisation, les règles de circulation routière et les bonnes pratiques en matière de sécurité routière.
Au cours de la mission, l’ONG RICO a animé six (6) campagnes de sensibilisation sur les thématiques en lien avec la sécurité routière dans les 51 villages.